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On a une devise chez Plumavitae depuis… maintenant : on y va à 200% ou pas du tout.

C’est pourquoi cette semaine, nous nous retrouvons encore pour une question polémique autour des personnages. La 8 octobre 2018, France Info publia une vidéo qui a provoqué des réactions à tout-va dans la mangasphère : Un an après #MeToo, le sexisme dans les mangas persiste. Dans cette dernière, pour résumer la vidéo dans son plus simple appareil, la journaliste montrait la perversité de l’industrie du manga, car elle inculquait à toute une génération, voire un pays pour le Japon, la normalisation de comportements grossiers, vicieux, voire criminels envers les femmes et renforçait davantage les chaînes sociales que supportent ces dernières. De simples amateurices de mangas, de parents aux connaissances vagues, le sujet n’a laissé indifférent personne, comme souhaité par France Info.

Mais depuis mon vaisseau, cette vidéo m’a fait penser à une discussion que j’avais eue avec une amie au sujet de mon roman. En bonne bêta-lectrice, elle me fit une critique sur base des Cinq Piliers et avait été marquée par le dernier dialogue du chapitre. Dans celui-ci, un personnage s’adressait au héros masculin en l’insultant de fillette faiblarde. Pour elle, je devais supprimer cette réplique, car sexiste et elle gâchait tout. Et là, je me suis dit : mais du coup, si je ne peux pas avoir de personnages sexistes comment est-ce que justement je parle du sexisme dans mon roman ? De même pour le racisme… ?

Ayant vu sur le net des réflexions du style « Pourquoi ce genre de personnages existent pour commencer ? », je vais vous donner trois raisons, et Dieu sait qu’il y en a d’autres, pour vous libérer de ce genre de questionnements lors de la création d’un personnage.

Disclaimer avant de finir écharpé : cet article est écrit par un homme noir, croyant, mangeur de viande, mais ouvert au débat (humour !). Bonne lecture.

1.Pour la cohérence de votre univers et l’ambiguïté de vos personnages

Ouais, c’est simple comme argument, mais si vous allez sur le net, même XXIe siècle, il y a des racistes, des homophobes, des animalistes, des pro-pétrole et aussi l’inverse. Donc, si votre œuvre se passe dans un monde qui se veut un tant soit peu réaliste, il n’est pas choquant d’avoir un personnage ou deux avec des visions « choquantes ». Avoir de tels personnages, voire des héros, qui combineraient des valeurs positives comme la bravoure et en même temps une xénophobie exacerbée permettrait de rendre vos protagonistes moins lisses aux yeux du lecteur, comme à ceux leur monde, et donnerait lieu à des moments d’introspection intéressants dont le but serait de comprendre comment une telle mentalité se développe chez des individus et l’inverse chez d’autres.

C’est vrai ça ! Pourquoi une personne déciderait du jour au lendemain d’être anti-immigration/raciste/homophobe ? Ces personnes existent dans notre société et les livres sont le média idéal non pas pour en faire l’apologie, mais pour les laisser développer leurs idées et nous faire réfléchir sur nos propres conviction. (cf partie 3)

Cela nous mène à notre seconde raison.

2.Pour aborder des thèmes de notre société actuelle

Homosexualité, voire non-binarisme, animalisme, et j’en passe font partie des thématiques de l’Homme moderne. Et si tout le monde ne peut suivre un débat de deux heures sur l’influence des médias sur notre représentation du monde, quoi de mieux qu’une fiction pour nous confronter à ces sujets ? Je ne reviendrai pas sur Hunger Games et les médias. Mais je peux citer Divergent et Red Rising sur l’eugénisme dans un but survivaliste ou American Gods et notre rapport aux dieux, voire 13 Reasons Why et le suicide.

Aujourd’hui, plus de personnes sont à même de parler de fictions ou se rendent à des rassemblements autour de ceux-ci que d’autres ne se rendent à des débats sur les conséquences de l’intelligence artificielle sur le monde du travail. Est-ce un problème ? Non, car je pense que parce que la fiction est plus accessible, elle devrait vulgariser et ratisser toujours plus de thématiques contemporaines et futures plutôt que de nous servir les mêmes personnages lisses aux conflits trop déjà-vus. Lorsque l’on parle d’identification aux personnages, beaucoup ont vu cela comme une obligation et créent des individus sans conflits moraux sombres, voire irrésolvables par une simple notion de bien ou mal. Or, n’est-ce pas le but de la fiction ? Nous amener à chercher à comprendre l’autre plutôt, ou au moins à l’écouter, plutôt de voir une image déformée de notre monde qui nous brosse dans le sens du poil, et ainsi se découvrir soi-même ?

3.Pour écrire plus qu’une fiction : créer le débat et se remettre en question

BON ! Si vous nous suivez, vous le savez : pour nous, un auteur doit apporter une attention toute particulière à comment il écrit, mais aussi à ce qu’il écrit. Pourquoi ? Car le livre, non l’art, est l’arme la plus puissante que l’Homme a créée, mais il a oublié : avec un livre, des messages de paix ont traversé les millénaires et des guerres ont lieu à cause de ceux-ci. Ne pas s’employer à créer des personnages avec des réflexions peu conventionnelles dirait-on nous protège, et jusqu’à un certain âge je le conçois. Mais si l’on souhaite que les générations futures ne reproduisent pas des comportements ou des modes de pensée dangereux, les livres ne sont-ils pas le meilleur moyen de décortiquer ces positions afin de nous prémunir si on se retrouve face à de telles questionnements ? Ou juste de pouvoir créer un débat avec l’autre ? Car devinez quoi ? Le meilleur moyen de donner de l’intérêt à quelque chose est de le cacher ou de le rendre interdit. Expliciter les choses diminue leurs effets. Ignorer nous  Alors, n’interdisons pas les personnages sexistes, homophobes ou même racistes, mais faisons des fictions des espaces d’échanges virtuels grâce auxquels chacun va murir une réflexion solide et découvrir celle de son voisin.  En plus, si ça se trouve, en voyant un personnage qui lui ressemble, ledit voisin va peut-être se remettre en question lui aussi 😉

Pour répondre à tous ceux qui voient ces personnages en mal, je répondrais comme pour la responsabilisation des individus face aux jeux-vidéos : c’est au consommateur de prendre conscience que la fiction est un média qui transmet un message. A nous de nous éduquer à savoir les décrypter et nous forger notre propre opinion, plutôt que d’annihiler tout dialogue.

Bon bah c’est dit ! Si un jour, je publie un roman sortez les banderoles et les fusils : on va parler racisme, souffrances animales, relation Homme-Dieu et j’en passe !

Sur ce, je te laisse : j’ai un univers littéraire à sauver !  Donne-nous ton avis en commentaire et que la Plume soit avec toi !

Tu veux aller plus loin ?

Deux solutions : demande-nous une critique de ton œuvre sur le site ou alors rends-toi sur notre chaîne Youtube ! Il y a des cas pratiques et des conseils !


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