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Avant-Propos

Salut à toi, Autrice, Auteur, Lectrice, Lecteur ou Curieux, moi c’est Big Brother ! Après un temps d’absence, me revoici pour ton plus grand plaisir.

Aujourd’hui, pour te prouver que tous nos Brigadiers sont super bons, c’est la bêta-lecture de Charlotte Fo qui t’es proposée. Pour rappel :

On recrute, alors n’hésite pas à t’inscrire ou à partager. Sur ce, c’est parti !

Un mot de la bêta-lectrice Charlotte Fo

Chère auteure, j’ai beaucoup aimé ton texte et y ait décelé un magnifique potentiel. Je suis particulièrement charmée par le style, qui est malheureusement souvent délaissé par les auteurs actuels au profit d’un format plus simple. En conséquence, je me suis montrée très critique lors de ma lecture. J’espère que mes retours te seront utiles !

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1 • Une histoire maîtrisée malgré quelques risques

Un résumé évocateur mais

C’est le résumé qui m’a donné envie de découvrir l’incipit. Il parle de l’héroïne au destin contrarié, de l’événement perturbateur, ainsi que des difficultés concrètes et morales que va rencontrer Gabrielle, le tout dans un monde post-apocalyptique. Les mots comme « cité impériale » et « Friche » évoquent un univers bien pensé et riche.

Seul bémol, mais de taille : on s’attend à un roman post-apocalyptique ou dystopique, et par conséquent, on commence à se représenter les codes du genre avant même le début de la lecture. Or, on se retrouve dès les premières lignes dans un univers steampunk. Cela ne décevra absolument pas les amoureux du genre, mais je pense qu’il serait préférable de mettre le résumé et l’univers de l’œuvre en adéquation.

Un titre pas très steampunk mais de bons noms de chapitres

Le titre de l’œuvre ne m’évoquait pas particulièrement le genre littéraire auquel elle appartient, mais il semble pourtant coller à l’ambiance du roman. Par la suite, il se peut même que les découvertes et les aventures de Gabrielle confirment ce choix.

Les titres des chapitres : chapeau ! Déjà, il fallait avoir l’idée. Mais en plus, chaque titre est parfaitement adapté à son chapitre en dépit de la contrainte inhérente à la règle instaurée par l’auteure. Voilà qui donne envie de découvrir chaque film et chaque chanson. C’est extrêment intéressant et enrichissant

Une histoire palpitante

La rencontre avec le Baron nous intrigue d’abord, avant que l’on commence à comprendre de quoi il retourne. Enfin, on bascule dans l’horreur en découvrant ce qui se trame depuis l’enfance de Gabrielle.  En revanche, le fait qu’elle se sacrifie ainsi pour son père ne m’a pas semblé crédible. De même, le fait qu’Hector ne découvre que le Baron bat Gabrielle que le soir où se déroule l’histoire est assez improbable, puisqu’apparemment, c’est récurrent. Il faudrait bétonner le scénario et l’attitude des personnages pour que ça passe auprès du lecteur.

où chaque soir se réunissaient les ouvriers et les gardes de la cité.

+ En effet, la vente de drogues, tout comme leur consommation, était proscrite dans l’enceinte des cités impériales.

—> Du coup, c’est surprenant que les gardes viennent fumer etc chez eux le soir. À quelques paragraphes d’intervalle, ces phrases sont antagonistes.

Cela faisait des années qu’ils n’avaient pas été aussi proches, des années qu’ils ne s’étaient pas tutoyés, une éternité qu’ils s’étaient perdus comme elle avait perdu tout le reste. +

finissant de l’éloigner de la famille Marchal…

—> Avant ces phrases, tout donnait à penser que ces rendez-vous avaient lieu de façon régulière. Du coup, on se dit que l’on avait mal compris. Pour finalement revenir à notre première impression plus loin dans le texte. Il faudrait peut-être les reformuler pour ne pas égarer le lecteur.

Une petite foule s’était rassemblée autour d’eux, elle scrutait avec horreur le pugilat qui s’étendait devant elle.

Les chuintements stridents des sifflets des gardes retentirent alors. Les gens se dispersèrent à toute vitesse, disparaissant dans les maisons et les ruelles comme un vague refluant sur une plage, laissant derrière elle les blessés gémissants.

—> Juste avant, il est écrit « les maisons délabrées laissèrent place à des dalles et de belles demeures ». Et là, on a de nouveau l’impression d’être dans les bas quartiers.

J’ai trouvé la scène de la chanson un peu longue.

L’arrivée des hommes de la Friche est réussie : on se doute qu’il va y avoir du grabuge, même si l’on ne sait pas pourquoi.

Le lecteur sait d’emblée que le personnage principal ne sera pas épargné. Cela rend les intrigues plus sérieuses, l’inquiétude plus vive. Faire tuer son père peut à Gabrielle peut sembler cruel, mais en même temps, ça la prépare à ce qu’elle va devoir affronter. C’est comme un rite de passage : de victime naïve à survivante de la Friche. Et vu l’état d’esprit du personnage en cet instant, ajouté à des années de traumatismes, c’est crédible.

La fuite de la maison, précipitée, est bien dépeinte et tranche avec la scène précédente où le temps semblait suspendu. L’évasion dans sa globalité est réussie.

Le pari de la noirceur

Je considère la présentation d’un personnage par chapitre comme une prise de risque de la part de l’auteur. En effet, cette pratique peut vite ennuyer le lecteur et porter à confusion si trop de personnages différents sont présentés d’un coup. Cependant, l’auteur a su finement équilibrer
l’histoire avec une cohérence des plus mesurée, permettant ainsi au lecteur de mieux appréhender l’histoire et de comprendre pleinement les événements et les enjeux qui s’y déroulent.

Outre cela, l’organisation des chapitres et des intrigues qui semblent se dérouler en parallèle ou bien se succéder, est typique, me semble-t-il des thrillers. Ils permettent d’avoir une vue globale de tous les événements, et offre au lecteur une possibilité de mener l’enquête en leur propre esprit.

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2 • Un Univers à peaufiner un tout petit peu

Un univers qui intrigue mais avec quelques questions

Via Gabrielle, on découvre une ville isolée de la capitale du Nouvel Empire Français, bâti sur les ruines de notre pays actuel. La Civilisation que l’on connaît s’est effondrée, et l’héroïne évolue dans un univers clairement steampunk.

Autour de l’Avant-Poste, s’étend la Friche, domaine sans foi ni loi où il faut se battre pour survivre, quand les citoyens de l’Empire bénéficient d’une relative sécurité.

La façon dont les citoyens du NEF et les oubliés de la Friche sont séparés n’est pas expliquée. Qu’est-ce qui empêche l’Empire de recruter des gens de la Friche pour accomplir les plus basses besognes, et qu’est-ce qui empêche les seconds d’envahir le NEF ? Le fait que des gens de l’extérieur puissent entrer dans l’Avant-Poste soulève ces questions.

Ces remarques mises à part, le décor est bien planté, l’ambiance bien décrite. On se plaît à y plonger.

Cet univers est pour le moment dans la lignée des autres univers post-apocalyptiques et dystopiques.

Une bonne gestion de l’information

Les informations nous sont apportées de façon claire, au fil du récit. Certaines sont répétées pour être mieux intégrées, mais de manière différente et espacée. On n’a donc pas de sentiment de répétition, et on mémorise sans effort.

Un univers qui donne envie de lire

Oui, puisqu’on veut maintenant découvrir la Friche, et pourquoi pas le reste de l’Empire et de l’Europe !

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3 • Des Prémices qui intriguent

Présentation des personnages

Gabrielle

On a une vraie description de l’héroïne, qui survient assez tôt. On sait donc comment se la représenter, ce qui est appréciable. En plus, elle a un physique atypique, avec ses cheveux blancs. Par contre, j’ai un gros doute sur sa crédibilité : elle accepte de coucher avec le baron parce que son père le lui demande ? Pour une enfant, c’est malheureusement crédible, mais plus pour l’adulte qu’elle est devenue. Par ailleurs, elle devrait avoir du ressentiment envers son père pour avoir passé ce marché, et ce même si elle l’aime. Ne pas lui en vouloir, même un peu, me paraît inconcevable à son âge.

Sa folie, à la fin, est tout à fait crédible si l’on ne tient pas compte de l’incohérence précédente. Ce qu’elle vit depuis l’enfance l’aura rendue fragile. Le choc qu’elle subit en découvrant la vérité finit de la faire dérailler. Ça rend le personnage très intéressant. À ce moment-là, elle fait presque peur.

Son hésitation à franchir la porte pour partir est crédible aussi, parce que ça fait beaucoup de choses d’un coup. Encore une fois, avec ses hallucinations, on comprend que ses traumatismes vont la hanter un moment.

Gabrielle n’est décidément pas épargnée, et ce dès le début. Ça fait partie des forces de ce roman.

Le père

Le fait qu’il apparaisse plus souvent sous le nom de Laurent qu’avec les termes « son père » est déstabilisant. Dès le début, on voit que c’est une épave. Il semble pourtant être un père aimant, même si cela ne suffit pas à nous le rendre sympathique. Son attitude change un peu vite à la fin. Ce serait plus crédible s’il ne jouait pas si bien la comédie auparavant. D’ailleurs, il est assez improbable qu’il joue si bien la comédie dans l’état où il est. Pourtant, le père calculateur qui vend sa fille pour s’acheter de la drogue pourrait être crédible.

Hector

C’est un personnage un peu effacé et secondaire, au vu de la fin de l’incipit.

Le Baron 

Voilà ce que je me suis dit lors de sa première apparition : « Le Baron est vraiment fou. C’est étonnant qu’elle n’ait pas essayé de lui dire que c’était lui qui lui faisait du mal, au moins aux débuts de leur relation ». Ensuite, on découvre le pot aux roses. Cela explique que Gabrielle n’ait pas tenté de discuter, mais sur le coup, on ne perçoit pas le fait qu’elle ne puisse pas.

Amanda

Elle apparaît peu, et pourtant, le mystère qui entoure sa disparition et celle du frère plane sur tout l’incipit.

Walsh

Il est crédible : sa brutalité est sûrement liée à la vie dans la Friche, mais il a une forme d’honneur qui n’est pas de la faiblesse. Petite réserve : on a presque l’impression qu’il se sacrifie pour Gabrielle à la fin, et le revirement après avoir failli la violer est trop gros pour être crédible.

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4 • Pléthores de thèmes

Idées et thèmes

Entre le harcèlement dont est victime Gabrielle de la part des femmes au début, la pédophilie et la violence du Baron, la complicité du père, son addiction, et le rite initiatique final avec le parricide, c’est une œuvre qui aborde les recoins les plus sombres de l’Homme.

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5 • Une Forme particulière mais appréciable

Le lexique est-il riche ou pauvre ?

Amatrice de vocabulaire désuet, je suis ici comblée. Néanmoins, j’ai relevé quelques mauvais usages de vocabulaire :

comme si on sillait lentement l’os —> sciait. Sinon, c’est le bateau qui sille les vagues. Sillonner pourrait marcher aussi.

ses inspirations presque hiératiques —> erratiques (hiératiques, j’ai dû chercher dans le dictionnaire, je l’avoue, et ça n’a rien à voir).

La structure du récit est-elle simple ou complexe ?

Le récit est servi par un narrateur externe, non omniscient. Le lecteur vit l’histoire à travers les yeux de l’héroïne, la plupart du temps. Il y a cependant quelques changements de point de vue qui déstabilisent, car ils ne sont pas annoncés par des séparations de paragraphes, par exemples. On ne s’y attend donc pas.

Comment qualifier le style ? (complexe, simple, abordable ou non)

Le style se veut riche et soutenu. Attention à quelques maladresses qui contrastent et pourraient mettre en doute la maturité du texte. En voici quelques exemples :

Ainsi, on venait de loin pour acheter ce qu’ils appelaient leur « trésor »

—> Les « ils » semblent sorti de nulle part, car il ne se réfère à personne. Idem pour le « leur ». Le « on » serait plus adapté, ou bien un sujet : « les gens/clients/autre nom. En tout cas, il faudrait reformuler.

Lorsque le Nouvel Empire Français avait pris la décision d’installer ici leur toute première colonie

—> sa

C’est non sans une certaine ingéniosité que leurs architectes

—> ses. Le sujet est toujours le Nouvel Empire.

malgré qu’un monde les séparait. —> même à l’oral, cette tournure est à éviter ^^ Manquerait-il un « le fait » ?

Ses vêtements, même rapiécés, étaient dans un tissu des plus fins, les dentelles défraîchies étaient délicates et rehaussées de minuscules perles.

—> La façon dont la phrase est amenée suggère que l’on parle toujours de Félix.

Félix lança un regard choqué à son épouse que celle-ci prit soin d’ignorer, tendant déjà sa main griffue pour avoir son dû.

—> Cette phrase est un peu lourde et étrangement formulée.

il la retourna doucement afin qu’il puisse la voir. —> de pouvoir la voir.

lui supplia-t-il. —> la

Par endroits, il y a des répétitions. Par exemple :

la jeune femme

—> Il y a beaucoup de répétitions de cette expression au début du premier chapitre, là où parfois un simple « elle » suffirait. Cela allègerait le texte et fluidifierait la lecture.

quelques gardes silencieux qui gardaient l’endroit

L’adjectif vain est lui aussi trop souvent répété. De même que « sa petite main », « ses yeux orageux ».

Et aussi quelques coquilles :

La jeune femme trottina jusqu’à l’épicerie et offrir un sourire au vendeur —> offrit

La jeune femme se retourna, le claquement de ses talons sur les résonna dans la cour silencieuse.

—> Il manque un mot.

Et pour finir, il y a des soucis avec la conjugaison, de façon assez régulière : futur antérieur délaissé au profit du future, et quelques verbes au présent glissés dans ce texte au passé… Quelques exemples :

ce n’était pas en haut d’immeubles fastueux qu’ils arriveront à appliquer les dogmes impériaux.

—> arriveraient

Léonard, qui aider à tenir les lieux

La présentation générale

Les espaces après chaque retour à la ligne ne sont pas nécessaires.

Pour ce qui est des dialogues, seule la première ligne des dialogues doit se trouver en retrait, pas toute la réplique.

Charlotte Fo

Sache que ce que fait Charlotte Fo dans cette critique n’a rien d’exceptionnel :

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